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Intervenante : Laetitia Ammon

Ostéopathe en périnatalité, sage-femme et fondatrice de Bloom&co société de conseil en entreprise spécialisée dans la parentalité.

Toujours plus actives au fil des ans, les mères étaient environ 80 % à occuper un emploi en Suisse en 2023 contre seulement 60 % en 1990. Cette progression témoigne d’une évolution sociale qui laisse la place à l’émergence de nouveaux modèles. Toutefois, si les femmes sont toujours plus nombreuses à vouloir se réaliser dans un métier, elles n’en demeurent pas moins assignées par la société à des tâches et des responsabilités, notamment familiales. À quelle place peuvent-elles dès lors prétendre réellement dans le monde du travail ? Et où positionner le père dans cette équation où les attentes et les préjugés sont encore particulièrement puissants ?

Le lundi 2 septembre, nous aurons le plaisir d’accueillir Laetitia Ammon, fondatrice de Bloom&co, une société de conseil en entreprise spécialisée dans la parentalité. Inscrivez-vous à ce nouveau webinaire et posez vos questions en direct !

Laetitia Ammon est fondatrice de Bloom&co, une société de conseil en entreprise spécialisée dans la parentalité. Ancienne ostéopathe en périnatalité à Genève, elle est devenue sage-femme en 2015. Elle a accompagné de nombreux couples de la grossesse à la période post-natale et s’est formée à la méthode d’observation des nouveau-nés Brazelton, travaillant au Centre Brazelton de la Clinique des Grangettes entre 2015 et 2019.

En 2017, Laetitia a créé Bloom&co pour conseiller les parents dans leur milieu professionnel, animant des ateliers pour allier santé, bien-être et prévention au travail. Elle a collaboré avec des entreprises telles que les banques Pictet, BNP-Paribas, ING et la Ville de Genève. Titulaire d’un Master en santé publique (Université de Genève, 2022), elle écrit aussi pour le journal Le Temps sur la parentalité et le travail.

Parallèlement à cela, Laetitia a écrit plusieurs années pour le journal Le Temps, sur le thème de la parentalité et du travail, d’abord dans les Pages Carrière, puis sur le Blog « Transiter vers la parentalité ». Actuellement, elle finalise un Master en Sociologie à l’Université de Genève, avec des recherches centrées sur la parentalité et la paternité.

LAETITiA AMMON

BLOOM&CO

Modération : Amanda Castillo

Journaliste économique indépendante

Journaliste économique indépendante et autrice, Amanda Castillo a notamment été responsable du cahier « Carrières » du journal Le Temps de 2015 à 2019, puis des pages « Management » du magazine Bilan. Ses sujets de prédilection sont les ressources humaines, le leadership et le management. Elle a obtenu une Licence en droit et une Maîtrise universitaire en Sciences de la communication et des médias de l’Université de Genève.

Marc Benninger

Amanda Castillo

 Journaliste indépendante

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Questions/réponses

Quels sont les principaux obstacles que vous rencontrez dans votre travail pour améliorer les conditions des parents en entreprise ? Comment les surmonter ?

Les principaux obstacles incluent la résistance au changement, le manque de sensibilisation aux besoins des parents, une communication lacunaire, et les contraintes financières, surtout dans les PME. Pour les surmonter, il est essentiel de sensibiliser les employeurs aux bénéfices à long terme des politiques parentales, telles que la fidélisation des employés et l’amélioration de la productivité.

Quels sont les devoirs des employeurs à l’égard des femmes enceintes ou allaitantes ?

Les employeurs en Suisse doivent protéger la santé des femmes enceintes et des femmes allaitantes en adaptant leurs conditions de travail, en évitant les tâches dangereuses, et en respectant les limites légales de la durée de travail (maximum 9 heures par jour dans le cadre de la grossesse et de la poursuite de l’allaitement durant 1 année après la naissance). Ils doivent également accorder les congés nécessaires et informer les femmes de leurs droits. De plus, les employeurs sont tenus de fournir un local adapté pour l’allaitement, un espace calme et privé où les mères peuvent tirer leur lait ou allaiter leur enfant dans des conditions appropriées. À cet égard, il est crucial de rappeler que de nombreuses femmes se sentent coupables d’être enceintes (ou allaitantes) et angoissent à l’idée de devoir l’annoncer à leur employeur. De ce fait, rares sont celles qui vont spontanément s’informer de leurs droits, ce qui souligne l’importance d’une communication proactive de la part des employeurs.

Comment les PME, souvent limitées en ressources, peuvent-elles mettre en place des mesures efficaces pour soutenir leurs employés parents ?

Les PME peuvent mettre en place des mesures à faible coût mais à fort impact, telles que la flexibilité des horaires, le télétravail, et des politiques de congé parental adaptées. La mise en place de mesures progressives et l’accès à des programmes de soutien peuvent également aider. Elles peuvent également collaborer avec des crèches locales. Il est également important que les managers montrent l’exemple. Par exemple, si un manager homme prend la totalité de son congé paternité ou quitte le bureau à 17h pour récupérer ses enfants, cela donne le ton et permet aux autres pères de ne pas se sentir coupables de faire de même.

Le concept de « pink washing » désigne les entreprises qui projettent une image progressiste mais discriminent en réalité les femmes. Pourrait-on parler de « parentalité washing » pour les employeurs qui affichent un soutien aux parents sans réellement appliquer ces mesures ? Comment les employés peuvent-ils distinguer entre des engagements réels et de simples stratégies de communication ?

Le terme « parentalité washing » serait approprié pour décrire ces pratiques. Les employés peuvent évaluer la sincérité des engagements en observant l’application concrète des politiques, la cohérence entre les discours et les actions, et en demandant des retours d’expérience d’autres employés. La transparence de l’entreprise et l’engagement du management à long terme sont également des indicateurs importants. Enfin, des projets de labélisation pourraient être une bonne façon de s’assurer des bonnes pratiques des employeurs

Quelles sont les sanctions encourues par un employeur qui ne respecte pas les droits des femmes enceintes, notamment en termes de durée de travail ?

En Suisse, un employeur qui ne respecte pas les droits des femmes enceintes peut faire l’objet de sanctions administratives par l’autorité cantonale du travail. De plus, l’employée peut déposer une plainte auprès de cette autorité, qui peut ordonner à l’employeur de se conformer aux exigences légales sous peine d’amende.

En cas d’hospitalisation de la mère après l’accouchement, est-ce que le congé maternité est reporté ?

En Suisse, le congé maternité de 14 semaines (16 semaines dans le canton de Genève) commence immédiatement après l’accouchement. Seulement si le bébé est hospitalisé pendant au moins deux semaines, le congé maternité peut être reporté et à condition que la mère retourne au travail après son congé maternité.

Quels changements majeurs en matière de parentalité en entreprise devrions-nous anticiper dans les prochaines années ?

Dans les années à venir, on peut anticiper une augmentation des politiques de soutien à la parentalité, y compris l’allongement des congés parentaux, l’introduction de congés payés pour les soins aux enfants malades, et une plus grande flexibilité dans les horaires de travail. De plus, on aimerait s’attendre à une plus grande pression législative pour garantir l’égalité des sexes au sein des entreprises, notamment par des changements profonds des cultures professionnelles. Les entreprises qui souhaitent attirer et retenir les talents devront non seulement adopter ces mesures, mais aussi veiller à leur application effective pour éviter les critiques de « parentalité washing ».