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La quatrième révolution industrielle

 

La quatrième révolution industrielle et son impact
sur le travail

 

Commençons ce tour d’horizon par une citation implacable de l’Office européen des brevets : Les précédentes révolutions industrielles se sont concentrées à remplacer les efforts physiques, qu’ils soient humains ou animal, par des machines, et plus récemment par des ordinateurs. La 4e révolution industrielle va bien plus loin !

La 4ème révolution industrielle marque une étape radicale vers une économie entièrement guidée par les données. De manière très générale, la 4RI désigne les technologies de l’information et de la communication : Internet des Objets (IoT), le big data, la 5G, le cloud computing, l’Intelligence Artificielle (IA) et le Machine Learning ou encore le RPA (Robotic Process Application).

Depuis bientôt 10 ans, notre civilisation entame donc sa 4ème révolution industrielle,  une révolution qui transforme notre environnement quotidien, à la maison et au travail. Elle nous force à modifier nos comportements sociaux, plus encore que ne l’ont fait les trois premières révolutions réunies.

La première révolution industrielle, grâce à l’utilisation de l’énergie hydraulique et de la vapeur, a permis de mécaniser la production des biens.

Au tournant du 20ème siècle, la seconde révolution démarre, déclenchée par l’arrivée de l’électricité, du moteur à explosion, du pétrole et de la chimie, pour faciliter la production de masse. De nouveaux modèles d’organisation, connues sous le nom de Taylorisme, se développent dans les entreprises à la recherche de meilleure productivité. Un exemple emblématique : la production industrielle de voitures comme la Ford T.

Puis à partir des années 70, la troisième révolution s’enclenche, basée sur l’électronique, la miniaturisation et les technologies de l’information. La production s’automatise. La capacité de traitement de données, boostée par les microprocesseurs au développement exponentiel, bénéficie tant au secteur productif qu’au secteur tertiaire des services, que ce dernier soit dédié aux entreprises ou à la personne.

Frontières entre mondes réel et virtuel

Arrive la 4ème révolution, celle dont nous commençons seulement à comprendre l’étendue et l’impact pour notre civilisation.  La 4ème révolution est la révolution de l’information et du data, celle qui estompe les frontières et multiplie les interactions entre les mondes réel et virtuel. Avant de se plonger dans les applications, faisons un détour vers le cinéma qui a su si bien annoncer et illustrer ce monde nouveau, dans des œuvres de science-fiction de plus en plus réalistes sur l’impact de l’intelligence artificielle. Citons Minority Report, The Matrix, Chappie, Interstellar, Wall-E, Ex-Machina, voire des œuvres plus anciennes comme Blade Runner (1982) ou même 2001 : A Space Odyssey  (1964).

L’intelligence extraite des data pour mieux servir le client

Que ce soit dans le domaine industriel, des services ou de la consommation, ces innovations technologiques permettent de mieux personnaliser les produits et les services tout en dégageant, grâce à une productivité renforcée, une bonne marge opérationnelle. Nous déléguons de plus en plus de tâches aux ordinateurs, qui, grâce à l’intelligence artificielle peuvent travailler de manière autonome et remplacer certaines activités humaines. La robotisation, les drones, la réalité virtuelle & augmentée, les véhicules se déplaçant de manière autonome, sont nés de la capacité d’avoir des capteurs d’information en temps réel. Ces data peuvent ensuite être lus et interprétés par des ordinateurs qui apprennent puis traduisent ces signaux en informations et commandes.

Dans l’industrie

L’industrie se doit désormais d’être leader non plus seulement avec un produit mais aussi avec le service qui l’accompagne. Offrir une solution globale permet de générer des services récurrents et donc des revenus récurrents. Pour atteindre ces objectifs, il faut bien connaître ses clients. Les innovations technologiques procurées entre autres par l’intelligence artificielle, l’internet des objets et la réalité augmentée y contribuent. Elles permettent de collecter et traiter des données massives en provenance des clients de manière à mieux personnaliser les produits et services.

L’innovation digitale est devenue une question de survie pour toute entreprise orientée sur la production. Et les innovations technologiques remplissent de nombreuses fonctions essentielles : collecter des données certes mais aussi diminuer les coûts de l’énergie, gérer les processus de production, répondre aux défis de la RSE, de l’écologie et de l’innovation. A noter l’importance absolument cruciale de la cybersécurité sans laquelle il ne peut pas y avoir de création de valeur durable de cette transformation digitale basée sur la création et la gestion de données.

Un exemple très parlant : le vitrage de bâtiments dont la gestion est confiée à des solutions dynamiques recourant à l’Internet des Objets (IoT). Autrement dit, grâce à des capteurs mesurant différents paramètres, les vitrages pourront désormais adapter leurs performances pour laisser passer plus ou moins de lumière et calculer les solutions optimales en termes de confort, d’éclairage et de consommation d’énergie.

Dans la consommation privée

Le digital est aujourd’hui devenu le principal moyen pour les consommateurs de découvrir des marques et des produits, notamment via leur téléphone qui fait office de véritable boutique de poche. L’arrivée du Smartphone avec l’iphone en 2007 a révolutionné la manière dont les gens communiquent, échangent, commercent et travaillent. Autre accélérateur : la popularisation de l’accès Internet à un prix fixe, depuis le mobile ou le bureau, a ouvert la porte à l’explosion des réseaux sociaux, des plateformes adoptées par la génération du « Always on » où on est atteignable en tout temps et en tout lieu.

Le Covid et le confinement qui en a souvent été la conséquence ont contribué à détendre des liens sociaux tenus pour acquis et accélérer la révolution numérique. L’expérience client, ce sésame de tout marketeur, se transforme. Réactivité, conversation, transparence, confiance sont désormais les maîtres-mots de toute relation satisfaisante. L’enjeu du e-commerce n’est plus de satisfaire seulement un besoin (choix facilité, meilleur prix, livraison rapide, paiement sécurisé)… mais répondre à des désirs : désir d’être compris, écouté, valorisé, respecté dans sa propre individualité, bref de vivre une relation « authentique » pendant son parcours d’achat. Les critères de décision s’enrichissent grâce au développement d’outils comme les chatbots, les messageries instantanées, l’intelligence artificielle. Le commerce devient conversationnel au sens digital du terme.

Il suffit pour s’en convaincre de regarder le développement stratosphérique des plateformes d’achat de montres de collection (Thewatchbox, Chronext, Chrono24, etc). Au cœur de leur proposition de valeur, la présence active et recherchée d’un horloger professionnel qui certifie l’origine et accompagne le collectionneur dans toutes les étapes de la transaction pour en faire une véritable expérience de partage, motivation principale de ces passionnés.

Impact sur le travail

Quel est l’impact de cette révolution sur notre travail au quotidien dans l’industrie et les services ?  Nul besoin de réfléchir longtemps pour mesurer combien l’intelligence artificielle, la miniaturisation, la connectivité et la bande passante de connexion à Internet depuis les appareils mobiles, le cloud computing et la virtualisation ont bouleversé notre manière de travailler. De nombreuses tâches répétitives et ingrates, ne nécessitant ni prise de décision complexe ni compréhension particulière des sentiments d’un individu, sont en voie d’être automatisées.

Tentons cependant de nuancer ce constat qui voudrait que seuls les métiers répétitifs soient affectés par l’automatisation des tâches. Certaines professions à haute valeur ajoutée sont elles aussi susceptibles d’être affectées par ces technologies. Et là, en l’occurrence, la machine se contentera de se substituer à une partie seulement du processus de création de valeur. Personne ne croit que la profession d’avocat pourrait être assumée par un robot. Pourtant de nombreuses tâches faisant partie des compétences de l’avocat sont déjà en voie d’automatisation : la relecture de contrats (legartis.ai), la recherche de jurisprudence, la rédaction d’actes simples, etc. Idem pour le comptable au sein de l’entreprise, directement touché par l’apparition des appli comptables : récupérer de façon automatisée les comptes bancaires, les annoter puis les indexer au sein d’un plan comptable, gérer les notes de frais ou encore assurer un suivi des principaux indicateurs. De manière générale, les métiers de gestion, ne nécessitant pas ou peu de contacts humains, et utilisant à outrance des data, sont le domaine privilégié de l’intelligence artificielle. Et à ce titre, ces métiers seront directement et fortement affectés par l’automatisation dans un avenir très proche.

Le travail hybride

Les modèles de travail hybride, le home office, la virtualisation des équipes réparties dans le monde entier sont devenus le quotidien de beaucoup de collaborateurs dans les entreprises.

Le fait de dématérialiser les processus d’entreprises, de virtualiser les services et de rendre les données accessibles de partout et en tout moment, le tout couplé à l’intelligence artificielle, ont participé à une révolution appelée la RPA, Robotic Process Automation.

Le RPA, c’est quoi ?

Qu’est-ce que le RPA ?  Voici ce qu’en dit wikipedia :

L’automatisation robotisée des processus (en anglais robotic process automation ou RPA) est une technologie de création de robots par apprentissage du comportement d’un usager sur une interface graphique. Dans une démarche classique d’automatisation de processus, un développeur informatique écrit un programme informatique qui effectue un certain nombre de tâches et interagit avec l’interface de programmation (API) de l’application. Dans une démarche d’automatisation robotisée des processus, le système apprend la liste des tâches à automatiser en observant le comportement d’utilisateurs humains.

Des sociétés telles que UI PATH, Blue Prism, NICE, Pegasystems ont développé ces solutions de RPA et sont maintenant cotées en bourse.

Le RPA désigne donc des robots spécifiquement conçus pour effectuer une ou plusieurs tâches réalisées dans un logiciel, sans l’intervention d’un humain. L’intelligence artificielle (IA) peut prendre en charge le processus d’automatisation. En fonction de leur complexité, les ressources sollicitées sont d’une importance variable. Le principe repose sur un système d’apprentissage afin de moduler le degré d’implication du RPA au sein d’un environnement digital donné. Ajouter une solution RPA à des systèmes et processus existants permet d’augmenter la productivité, sans toutefois devoir remplacer des systèmes informatiques existants. Elle autorise donc une « transformation digitale » à moindre coût.

Le RPA, pour quelles tâches ?

  • Automatisation des processus bancaires et financiers
  • Processus d’hypothèque et de prêt
  • Automatisation du service client
  • Opérations de marchandisage du commerce électronique
  • Applications de reconnaissance optique de caractères
  • Processus d’extraction de données (en)
  • Processus d’automatisation fixe

Au final

Relativement simple à mettre en œuvre, le robotic process automation permet d’automatiser les tâches répétitives réalisées dans les logiciels d’entreprise. Il permet donc de gagner en rapidité tout en s’affranchissant des erreurs humaines. Grâce à ce dispositif, les équipes peuvent se concentrer sur des tâches à plus haute valeur ajoutée.

En termes d’emploi, à quel niveau de disruption peut-on s’attendre dans les sociétés de services pour ces tâches à faible valeur ajoutée ? Il est encore tôt pour le dire car chaque entreprise réagira par rapport à son contexte propre. Par contre, les entreprises pratiquant l’outsourcing de ce type de tâches vont être fortement incitées à les traiter par des solutions RPA implémentées directement en leur sein.