La parentalité au travail est devenue un enjeu majeur qui figure au cœur des préoccupations des salariés et des employeurs. Selon une étude récente menée par Les Parents Zen, près de 82 % des parents actifs en France seraient prêts à changer d’entreprise pour bénéficier d’un meilleur soutien en matière de parentalité. Une enquête de l’Observatoire de la Parentalité en Entreprise en 2020 a également révélé que la majorité des parents actifs considèrent ce soutien comme un facteur clé dans leur choix d’employeur.
En Suisse, on observe également un intérêt croissant pour des environnements de travail qui prennent en compte les besoins des parents. La certification « Global Equality Standard » du cabinet d’audit EY, très prisée des travailleurs, en est un bon exemple. Les entreprises qui obtiennent cette certification offrent en effet des conditions sensiblement meilleures en matière de bien-être, d’inclusion et de soutien à la parentalité. Une évolution notable est que de plus en plus de pères souhaitent désormais concilier carrière et paternité. Pourtant, dans les entreprises plus traditionnelles, ces congés restent mal perçus, ce qui explique pourquoi rares sont les pères qui prennent leur congé paternité en totalité.
Les employeurs qui encouragent ces initiatives, en brisant les stéréotypes et en soutenant une parentalité partagée, créent des environnements de travail particulièrement attractifs et recherchés. Ces entreprises non seulement attirent de nombreux talents, mais surtout, elles les fidélisent. Adopter des politiques favorables à la parentalité ne relève donc pas uniquement de la responsabilité sociale, c’est aussi un véritable atout stratégique. « En répondant aux attentes croissantes des travailleurs, ces employeurs se positionnent comme des choix privilégiés sur un marché du travail de plus en plus compétitif », souligne Laetitia Chansel, fondatrice de Bloom&co, société de conseil en entreprise spécialisée dans la parentalité.
Quelles sont ces attentes ? Elles couvrent plusieurs aspects, tels que des congés parentaux plus généreux que ceux prévus par la loi fédérale sur les allocations pour perte de gain. Actuellement, la loi offre un congé maternité de 14 semaines payé à 80 % du salaire et un congé paternité de 2 semaines, également payé à 80 %. Ces durées sont relativement courtes comparées à d’autres pays d’Europe. Parmi les autres besoins figurent des horaires de travail flexibles, la possibilité de télétravail, la création de crèches d’entreprise, ainsi que des espaces dédiés pour les mères allaitantes.
Il est également crucial de souligner que la parentalité en entreprise doit s’adapter aux évolutions sociétales. Elle ne concerne plus uniquement la femme enceinte et le futur père, mais aussi les familles monoparentales, l’adoption, la gestation pour autrui, et les familles homosexuelles.
Voir ou revoir le webinaire Inside RH – Accompagner la parentalité au travail